Pour un écolier, le lac Titicaca est la cause d’un flux sans fin de jeux de mots. Pour un adulte, c’est un beau réservoir de montagne et une station extravagante. Mais pour les amphibiens, c’est un endroit où il faut se battre pour la vie à chaque seconde. Et le siffleur de Titicaca, l’une des deux espèces de grenouilles indigènes, se débat, inventant de plus en plus de moyens de ne pas se défouler.
Si les plis stratégiques ne suffisent pas, la deuxième ligne de défense est tenue par les globules rouges, les cellules responsables du transport de l’oxygène. Nos animaux sont petits, sursaturés en hémoglobine et en ont peu. Une autre chose qui aide la grenouille à survivre est un taux métabolique réduit. Cela signifie que tous les processus dans le corps vont oh-so-lentement.
Les animaux à sang froid en général, et les amphibiens en particulier, n’ont pas un taux métabolique très élevé. Mais le siffleur de Titicaca est le plus lent de toutes les grenouilles. Il a donc besoin de beaucoup moins d’air et de nourriture que ses congénères plus actifs. La vie de notre héros est extrêmement ennuyeuse.
Après avoir mangé un ver, un poisson ou un escargot, le siffleur fait profil bas pendant quelques jours, assis, fixant un point et respirant simplement. De temps en temps, la grenouille remue les jambes avec humour et carillonne tranquillement. Et ainsi toute la journée. Très divertissant.