L’ancienne génération et les jeunes conservateurs ne doutaient pas que cette danse sapait la morale et conduisait à la dégradation. Le temps n’a fait que confirmer cette thèse simple: Edward, prince de Galles, qui a dansé le Charleston, a ensuite épousé une femme divorcée, puis a carrément abdiqué le trône britannique. Ensemble, le jazz, la libération des années 20, une mode féminine inimaginable et un mode de vie libre ont rendu fous les nostalgiques de l’avant-guerre d’il y a un siècle.
Mais une nouvelle ère s’ouvre, dans laquelle de plus en plus de gens dansent le charleston. Tout ce que l’on rappelle aujourd’hui comme étant les moments forts des années 20 étaient, en fait, différentes facettes de la protestation, contre des attitudes, des préjugés et des anachronismes, contre des traditions qui ne pouvaient pas résister à l’épreuve d’un avenir soudainement arrivé.
La nouvelle musique libre, le jazz a également été dansée d’une nouvelle manière. Le charleston était bon par le fait qu’il permettait et encourageait l’improvisation, et par le fait que l’on pouvait danser seul ou à deux. Les vêtements qui limitent les mouvements ne sont pas appropriés, les robes des soirées jazz sont plutôt courtes et amples. Le charleston a d’abord été une tendance lancée par les flappers, mais les hommes ont rapidement apprécié cette nouvelle danse.
Bruyamment, revendiquant ou s’appropriant tout simplement les privilèges autrefois réservés aux hommes, elles travaillent, obtiennent le droit de vote, quittent leurs corsets, se coupent les cheveux et se comportent comme elles l’entendent.