L’une des plus grandes vertus de l’homme est sa capacité à transformer l’immangeable en comestible. Un traitement thermique, un peu d’épices et un filet de la bonne sauce transforment le trepang ou concombre de mer épineux, en un plat exotique, mais très comestible. Et dans la nature, très peu de gens sont prêts à grignoter cet étrange engin. Donc c’est ce qu’ils sont, des rouleaux de choux extrême-orientaux.
On réfléchirait aussi à deux fois avant de se fourrer un trépan dans la bouche. Comme on dit on est ce que l’on mange. Eh bien, les trépangs ramassent tout ce qui est organique au fond avec leurs tentacules. La chair en décomposition, les matières fécales, les colonies bactériennes et les algues constituent l’alimentation de base de cette masse de chair palpitante.
Bien que on n’ait aucune envie de goûter les trépangs, on admet qu’ils sont les plus comestibles de tous les échinodermes. Comme les autres concombres de mer, le trépan a laissé sa puissante armure au profit de petits os calcaires cachés sous sa peau. De plus, contrairement à la plupart de ses congénères, il n’est pas toxique et contient une quantité décente de macronutriments et micronutriments.
Ce rythme de pêche a un effet négatif sur les concombres. Leur nombre diminue rapidement et risque d’être nul dans les prochaines décennies. On ne regrettera pas la disparition d’un autre plat douteux, mais on regrette vraiment la disparition de créatures aussi uniques.